Notice historique
Notice publiée en 1845 dans l’Annuaire de la noblesse de France [1].
« L’ancienne maison de Wissocq occupait un rang distingué dans la noblesse de l’Artois dès le XIVème siècle. Plusieurs de ses membres furent conseillers, chambellans, officiers généraux auprès des ducs de Bourgogne et de leurs successeurs les rois d’Espagne qu’ils accompagnèrent dans toutes leurs guerres et s’y distinguèrent par leur valeur.
Cette maison avait contracté des alliances avec les Béthune, les Fléchin, les Gand-Villain, les Hallwin, les Harchies, les Hennin-Fosseux, les Montmorency, les Saveuse, les Trazegnies etc…
Antoine de Wissocq investi du commandement de la ville d’Alost, se distingua par la défense de cette place assiégée par les Gantois rebelles en 1452.
Charles de Wissocq pair et seigneur de Bomy, gentilhomme de la bouche de l’empereur Charles Quint fut nommé par lui sénéchal et gouverneur du comté de Saint-Pol en Artois, commissaire général de la cavalerie et de l’infanterie des pays d’Artois et de Flandre puis Grand fauconnier de Marie, reine douairière de Hongrie et de Bohême, et lieutenant général d’une compagnie d’ordonnance. Ce fut dans son château de Bomy que les députés plénipotentiaires traitèrent et conclurent la trêve entre l’empereur Charles Quint et le roi François 1er .
La souche des seigneurs de Wissocq se divise en deux branches :
L’aînée s’est éteinte au siècle dernier. L’éloignement des affaires et la retraite dans laquelle vivait l’autre branche a fait croire quelquefois que la maison n’existait plus, c’est ce qui a été publié récemment dans l’ouvrage Noblesse et chevalerie des comtés de Flandre, d’Artois et de Picardie.
Cette branche cadette, qui existe encore en France, est issue de Louis de Wissocq, qui pendant la guerre de Trente ans laisse confisquer ses biens et préfère rester sous la domination espagnole à laquelle ses ancêtres avaient été attachés. Il était dans Gravelines, pendant le siège de cette place et n’est revenu en France qu’en 1661, à la conclusion de la paix. Il mourut peu d’années après, laissant un fils en bas âge : Louis-Jacques de Wissocq qui vécut honorablement dans ses terres mais sans occuper de fonction publique. Son fils François et son petit-fils Maxime de Wissocq restèrent aussi dans la retraite.
François-Xavier de Wissocq, fils de Maxime fut juge au tribunal d’appel de Douai, maire de Boulogne-sur-Mer en 1814, sous-préfet en 1815 et mourut en 1832 président du tribunal de cette ville. Il était membre du conseil général du département du Pas-de-Calais depuis l’origine de cette institution. Il avait épousé Jeanne-Rose de Lattaignant dont il eut plusieurs enfants (…).
Armes : de gueules à la fasce d’argent accompagnée de trois losanges d’or. »
Filiation suivie
La filiation suivie remonte à Jean de Wissoc fils Willaume, connu dès 1253 à Saint-Omer [2], qui paraît comme vassal du comte d’Artois en 1288 [3]. Il est l’arrière-grand-père de Pierre de Wissocq [4], cité comme châtelain ou burgrave de Saint-Omer entre 1332 et 1347. Son fils, Jean de Wissocq [5], était chevalier, seigneur de Le Hollande (à Éperlecques), maître d’hôtel du duc de Bourgogne et échevin de Saint-Omer (1362 à 1401). C’est lui qui a fondé l’hôpital Saint-Jean-Baptiste et la chapelle familiale dans l’église Sainte-Aldegonde à Saint-Omer. Il forme le premier degré de la plupart des généalogies traditionnelles.
[1] A. Borel d’Hauterive (archiviste paléographe, ancien élève de l’Ecole royale des Chartes), Annuaire de la pairie et de la noblesse de France et des maisons souverains de l’Europe, Paris, troisième année, 1845, pages 265-266. [voir sur Gallica].
[2] Ms. 889 de la Bibliothèque de Saint-Omer, année 1253.
[3] Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790 : département du Pas-de-Calais, Archives civiles, série A, 1878, p. 13, colonne 2.
[4] Filiation établie grâce aux mentions du Ms. 889 de la Bibliothèque de Saint-Omer : « Jehans de Wessoc fieus Jehan » (1290), d’où « Denis de Wissoc fils Jehan » (1311), d’où « Pierre de Wissoc fils Denis » (1332).
[5] Ibid. : « Jehan de Wissoc fils Pieron » (1350). Il est également dit fils de Pierre dans l’acte de fondation de la chapelle Saint-Jean à Sainte-Aldegonde (1392) et dans son épitaphe du Monument d’Huy.