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L’église du Saint-Sépulcre

Revenu sans encombre d’un voyage en Terre Sainte, sire Nicole de Wissocq fit élever avec son épouse en 1423 un monument dans l’église du Saint-Sépulcre (Saint-Omer), avec les armoiries de Wissocq et Sainte-Aldegonde, portant l’inscription suivante en lettres gothiques :

« En lonneur et révérence de Dieu et memoire du benoit saint sépulcre de Jherusalem ou le très précieux corps Jhesu Xpris fu mis quant il fu despendu de le crois nobles personnes Nicole de Wissoc seigneur de Niewerleet et damoiselle Jacquemine de Sainte Audegonde sa feme damoiselle du dit lieu aians ramenbrance du dit benoit saint sepulcre auquel feu noble home Monseigneur de le Hollande père du dit Nicolle fondeur de lospital saint Jehan en ceste ville et icellui Nicole ont esté en pellerinage ont les dis conjoins eux meux de devocion fait faire et fonder ceste capelle et le fourme de cest saint sépulcre qui furent fais et acheves en lan de grace Mil quatre cents et XX III pries Dieu pour eux. »

Cette inscription fut redécouverte vers 1850, sous le banc des marguilliers déplacé à l’occasion de travaux de restauration de la grande nef de cette église. La pierre fut alors transportée dans la chapelle des fondateurs, dite de Jésus Flagellé. Voici la description donnée par M. Albert Legrand, président de la Société des Antiquaires de la Morinie :

« La partie supérieure, au-dessus de l’inscription, est taillée en forme de cintre allongé et renferme un tympan dans lequel sont sculptées les armoiries des deux nobles familles ; des anges agenouillés leur servent de supports. Des coups de marteau ont brisé les signes héraldiques et meurtri les figures des statuettes. »

Une notice de M. Valentin Eudes donne de plus amples détails sur l’origine de ce monument :

« Un chevalier de Wissocq, à son retour de Terre-Sainte (…), fit construire, à l’extérieur, sur le cimetière, dans l’emplacement où se trouve actuellement le petit bâtiment qui renferme une pompe à incendie, un sépulcre semblable à celui de Jésus-Christ, à Jérusalem, et dans les mêmes formes, ayant aux extrémités : Joseph d’Arimathie, Nicodème et les Saintes Femmes. Il obtint de Rome des indulgences pour ceux qui le visiteraient, notamment le Vendredi Saint. On y pénétrait par la chapelle intérieure de l’église, dans laquelle on en a représenté un nouveau, depuis la restauration de cette dernière ; car l’ancien, si remarquable par sa belle structure gothique, du même genre que celui qui se trouve dans la chapelle de Notre-Dame auxiliatrice, fut vendu et démoli en 1792.  »

 

Sources :

  • Bulletins de la Société des Antiquaires de la Morinie, tome 2, 1861, pp. 941-942. [voir sur Gallica]
  • Abbé O. Bled, Epigraphie ancienne de la ville de Saint-Omer, Mémoires de la Société des Antiquaires de la Morinie, tome 23, 1896, p. 415. [voir sur Gallica]